Burkina Faso: la Croix-Rouge inquiète des attaques contre les centres de santé

Un centre de santé à Gomboussougou, dans le sud du Burkina Faso.
© RFI/Christine Muratet

Par RFI Publié le 07-09-2019

Selon le Comité international de la Croix-Rouge, plus de 500 000 personnes ont vu leur accès aux soins de santé rompu ou drastiquement diminué durant les six derniers mois à cause des attaques des groupes armés.

Au Burkina Faso, plus d’un demi-million de personnes ne bénéficient plus de soins de santé appropriés, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). En cause : les attaques de groupes armés de ces derniers mois. Le nombre de centres de santé fermés ou en service minimum a été multiplié par douze en huit mois. Environ 125 centres de santé ont subi des attaques. Les régions du Sahel et du Centre-Nord sont les plus touchées, selon le président du CICR, Peter Maurer.

« On estime qu’une soixantaine de centres de santé vont arrêter leur service et qu’une bonne autre soixantaine de services de santé sont en service réduits, estime Peter Maurer, le président du CICR. Pour les populations, pour cette année seule on a compté 26 attaques sur le personnel médical, donc une dynamique particulièrement difficile. »

Plus de 270 000 personnes ont fui les violences abandonnant leur champ et le bétail. Une situation qui amplifie l’insécurité alimentaire et ses conséquences sur la santé, selon le président du Comité international de la Croix-Rouge.

Peter Maurer demande donc une réponse internationale à cette situation d’urgence complexe. « Nous sommes conscients qu’il y avait ces dernières une réponse internationale sécuritaire, mais il n’y avait pas nécessairement une réponse internationale de poids qui mettait au centre la souffrance des populations civiles. Il faut que la communauté internationale se mobiliser pour essayer de mieux faire », exhorte-t-il.

Le défi pour les travailleurs humanitaires au Burkina Faso, selon le CICR, est de pouvoir secourir ces populations vulnérables entre les attaques de groupes armés et les ripostes des forces de défense.