Réunion des filleuls le 18 septembre 2021

La rencontre mensuelle des filleuls qui inaugure la nouvelle année scolaire 2021-2022 s’est tenue le 18 septembre à partir de 9 heures. Elle avait à son ordre du jour les points suivants :

  • les fournitures scolaires
  • la tenue scolaire obligatoire
  • les sujets divers

En premier lieu, il s’agissait de vérifier que la rentrée scolaire était effective pour tous les élèves à la date communiquée par le ministère de l’éducation, à savoir le 15 septembre. Cette rentrée a été avancée de 15 jours par rapport aux dates habituelles en raison des festivités commémoratives de la fête nationale du 11 décembre. En effet, c’est la région du Plateau Central que compose la province du Ganzourgou avec celle de l’Oubritenga et du Kourweogo qui abrite cette année les festivités nationales.

Au premier point de l’ordre du jour, il s’agissait de doter les filleuls de fournitures scolaires pour leur permettre de suivre les cours. Nous avons ainsi distribué aux élèves présents toutes sortes de cahiers, mais aussi quelques calculettes et sacs à dos. Tous les besoins ont été satisfaits grâce à l’accompagnement d’un commerçant qui a accepté de nous remettre les fournitures, moyennant un règlement ultérieur.

Concernant le deuxième point de l’ordre du jour, un couturier a été approché pour doter les filleuls en tenues scolaires (chemises, pantalons et jupes). Les mesures ont été prises ce jour et promesse faite de livrer les tenues avant la mi octobre.

Dans les sujets divers, les bulletins non encore transmis aux parrains et marraines ont été collectés et scannés. De plus, pour les filleuls qui ne s’étaient pas encore soumis à cet exercice, un petit entretien a été réalisé et retranscris ci après.

L’ordre du jour étant épuisé, la prochaine rencontre a été programmée pour le 17 octobre 2021 au siège de l’association.

Entretiens :

Michelle Kabore : Mon père est catéchiste. Pour subvenir aux besoins de la famille, il doit cultiver car sa rémunération en qualité de catéchiste est dérisoire. Cette année, il a emblavé son champ de maïs. La récolte sera médiocre parce qu’un beau matin, nous sommes allés constater que des animaux avaient dévasté le champ. Ainsi, si nous ne recevons aucun soutien de bonnes volontés, notre famille connaîtra d’énormes difficultés sur le plan alimentaire. Je me tourne alors vers mon parrain pour lui dire toute ma gratitude pour ce qu’il a déjà fait pour moi. Ma satisfaction est totale pour les frais scolaires qu’il supporte, les fournitures, les pièces de rechange du vélo et la tenue scolaire mis à ma disposition, mais aussi pour la deuxièmes famille (le groupe des filleuls avec tonton clément) où il m’a permit de m’intégrer, me permettant ainsi d’échanger et de partager les expériences des plus anciens. Je souhaite que mon parrain continue de m’accompagner car mon ambition est de devenir infirmière. Pour cela je mettrai tout en œuvre pour obtenir mon bac et réussir les concours d’entrée en école de formation des agents de santé de mon pays. Une dernière difficulté à signaler est celle de l’insuffisance des manuels scolaires. Tous les élèves ne peuvent pas disposer de manuels et les premiers à s’acquitter des frais scolaires sont les premiers servis… Merci encore pour le soutien que vous m’apportez.

Pascaline Ouedraogo : Je suis très contente de l’aide que vous m’apportez. Sans cette aide, il y a longtemps que mon cursus aurait pris fin. Je passe en 4ème et ma formation porte sur l’agronomie et l’élevage. Après le CAP, si j’ai une bonne moyenne pour obtenir une bourse, j’irais au centre de référence de Ziniaré poursuivre mes études dans l’une de ces filières. Sans bourse, je chercherais à m’installer pour mon propre compte ou passerais le concours pour devenir agent fonctionnaire de l’État. Sinon, avec les poches de sécheresse enregistrées cette saison, ma grand mère n’aura pas une bonne récolte, ainsi la question alimentaire sera cruciale en plus de la question scolaire. Je n’ai aucune autre oreille attentive que vous… Merci pour votre accompagnement.

Alimata Zangre : Tout ce que vous m’apportez par l’entreprise de Tonton Clément et Tantie Sylvie m’est salutaire. Comme les frais scolaires, les fournitures, la tenue scolaire, etc. Pourtant j’aimerais solliciter un supplément pour obtenir une lampe d’étude et un vélo pour réduire mes temps de retard à l’école. Mes parents ne peuvent pas subvenir à ces besoins. Ils ont d’autres soucis avec les cultures. Pour le mil heureusement la récolte sera bonne au regard de la pluviométrie enregistrée, mais les autres spéculations ne vont pas bien produire à cause de la quantité d’eau reçue qui est liée à la position des champs. La mauvaise production qui va en résulter est aussi liée au manque d’engrais dans le pays. Chaque année, l’État burkinabè apporte une certaine quantité de fertilisant agricole aux producteurs. Cet apport a toujours été insuffisant vu le nombre de producteurs qui en exprime le besoin. L’effort du gouvernement est secondé par les apports privés qui revendent les engrais venant des pays voisins à un prix inférieur que celui pratiqué par l’État et qui favorise ainsi les petits producteurs. Cette année, à cause de la Covid 19, cette quantité supplémentaire n’a pas été disponible car les frontières du pays sont fermées. La quantité de cultures qui devait être vendue pour couvrir les besoins non alimentaires sera insuffisante et va déséquilibrer les l’économie de la famille. Mon objectif est donc de trouver les moyens nécessaires pour arracher le Bac avec une moyenne suffisante pour pouvoir m’orienter en faculté de médecine.

Alain Soudre : Grand MERCI à ma marraine pour le sacrifice consenti pour me permettre de poursuivre les études. Merci pour tout ce que je reçois chaque année car très utile et véritablement important pour moi. Mon père a cultivé du sorgho blanc, du maïs et de l’arachide cette année. Je pense que le sorgho offrira une bonne récolte mais la production de maïs et d’arachide ne sera pas importante car emblavés sur des espaces vraiment réduits. Mon souhait est de devenir douanier afin de disposer de ressources financières importantes pour subvenir aux besoins de mes parents. Ainsi, je fournirai les efforts indispensables pour réussir au baccalauréat pour ensuite envisager mon intégration dans ce corps de métier en passant le concours d’entrée à l’école nationale de la douane.

Abdul Fatao Sawadogo : Abdul passe en classe supérieure au CP2. Toujours très tranquille dans son coin, il est très réservé. Sa famille d’accueil connaît d’énormes difficultés en cette saison hivernale, car sa tante très malade n’a pas laissé le temps au chef de ménage de semer dans le champ familial. Elle a passé le plus clair de son temps a faire le guet à l’hôpital de Ouagadougou pour obtenir un RDV au seul médecin, lui a t-on dit, capable de prendre en charge la pauvre dame. Selon l’époux, elle souffre d’incontinence aggravée de saignement génital. Après plusieurs examens biologiques à la demande des médecins qui les ont reçus, ces derniers n’ont pas été satisfaits et l’ont référée finalement chez le médecin de Ouagadougou, où elle attend d’être vue… Ainsi, l’alimentation dans ce ménage sera difficile dans les mois à venir sauf si les parents font preuve de solidarité. L’année scolaire de Fatao s’annonce compromise si aucune aide alimentaire n’est apportée à ce ménage.