Les mariages d’enfants, les mariages forcés sous toutes leurs formes restent fortement soutenues par les pratiques coutumières, traditionnelles et religieuses dans notre pays. A en croire les panélistes du jour, « le Burkina, avec un taux de mariages d’enfants de moins de 18 ans estimé à 51,6% occupe le 5e rang des pays où sévit cette pratique ». C’est donc dire que plus de la moitié des femmes burkinabè sont mariées avant leur majorité, donc pendant qu’elles étaient encore enfants. Une femme sur 10 est mariée avant l’âge de 15 ans. Si toutes les régions sont touchées par le phénomène, le Sahel et de l’Est ont des taux plus qu’inquiétants, respectivement 72% et 76% des femmes mariées avant 18 ans.
Ce phénomène n’est pas sans conséquences pour les victimes aussi bien pour leur santé que pour leur épanouissement social et économique : accouchements difficiles, mortalité maternelle et infantile élevée, dépendance économique…
Les épouses des membres du gouvernement s’engagent
Au regard de l’ampleur de la pratique et des conséquences qui en résultent, il s’avère indispensable d’insuffler à la lutte une plus grande manifestation de la volonté politique. « C’est donc dictée par cette motivation profonde que j’ai décidé de conduire cet évènement de haut niveau avec membres de l’amicale des épouses des membres du gouvernement sous l’accompagnement technique et financier de l’UNICEF », a précisé l’épouse du chef de l’Etat.
Chargée de définir les grandes orientations en matière de promotion de l’abandon du mariage d’enfants au Burkina et d’assurer le suivi de la mise en œuvre des plans, la plateforme multisectorielle a tenu sa 2e session ce 20 octobre 2017, après celle de juin 2016.
Pour le chef du gouvernement, l’éducation est l’une des clés pour vaincre ce phénomène. « La seule bombe atomique dont nous disposons pour lutter contre le mariage des enfants, c’est l’éducation », a-t-il martelé.
Moussa Diallo
lefaso.net
vendredi 20 octobre 2017