Emelie KABORE
Nafissa OUEDRAOGO
Cédric KABORE
Polycarpe KABORE
Bachiratou KABORE
REPORTAGE Femmes vigiles, malgré les préjugés
Les sociétés de sécurité privée se sont multipliées ces dernières années à Ouagadougou. Pour assurer la sécurité de leurs personnels et de leurs biens, des entreprises leur font appel. Si au départ, le métier de vigile était l’apanage des hommes, des jeunes femmes y ont vu également une opportunité pour être autonomes financièrement. Elles travaillent pour se faire une place dans ce monde « d’hommes ».Pour des raisons liées aux pesanteurs socio-culturelles, nos trois témoins ont préféré s’exprimer sous le couvert de l’anonymat. Elles ont aussi souhaité ne pas être filmées. Elles veulent éviter en outre des malentendus avec leurs employeurs.
Cathia, la vingtaine, assise sur un fauteuil scrute les faits et gestes de ceux qui rentrent dans l’immeuble où elle travaille. Le teint ébène, de taille fine et plutôt réservée, ici c’est elle qui assure la sécurité des biens et des personnes. Cela fait deux ans qu’elle occupe cette position, elle est vigile. Ce métier généralement exercé par des hommes a réussi à charmer de plus en plus de femmes à Ouagadougou ces dernières années. Cathia en est une. Elle est issue d’une modeste famille vivant en zone rurale. Sa soif des études l’a poussée à chercher du travail pour se permettre de faire la classe de terminale. Après la classe de première, elle a décidé de proposer ses services à « une société de vigile » de la place. Durant les vacances, elle a été payée 50 000 FCFA (76 euros) par mois. Grâce à cette activité, elle a pu passer le Baccalauréat. Cathia travaille du lundi au samedi. Son dévouement et sa détermination lui ont permis d’obtenir la mention très bien en série littéraire au BAC 2023. Après cette étape franchie, elle a décidé une fois de plus, de se retourner vers ce métier pendant ses vacances. Elle est payée à 40 000 FCFA par mois dans son boulot actuel. Elle confie que ce job n’est pas une mince affaire, surtout pour les femmes. « Souvent, avec les contrôleurs ce n’est pas facile ». Certains contrôleurs exagèrent avec les femmes vigiles. Ils respectent plus les hommes vigiles que nous. L’entourage passe son temps à dire que ce travail n’est pas fait pour les femmes. Dans le quartier, je suis un peu gênée de dire que je suis vigile. Si les gens l’apprennent, ils vont commencer à me manquer de respect. Heureusement que ma famille le sait et m’encourage. Mon petit ami m’encourage également a révélé Cathia. Elle dit ne pas être sûre de poursuivre son cursus à l’université. En effet, étant mère, elle doit s’occuper de son enfant qui va faire la classe de CP1 à la prochaine rentrée scolaire. Elle compte demander à son employeur de l’accompagner en la faisant travailler à mi-temps. S’il n’accepte pas et qu’elle n’a pas d’autres options professionnelles, il se peut qu’elle décroche. Pour l’heure, Cathia reste optimiste et dit peser le pour et le contre.
Adjara a un enfant de moins de 10 ans. Elle est aussi vigile depuis un an et demi. Pour des raisons personnelles, elle a arrêté les cours en classe de 5 e. Après cet épisode, elle s’est mariée dans son village natal. Cette union s’est soldée par un divorce. Ayant tapé à toutes les portes sans aucun retour favorable, elle a finalement jeté son dévolu sur ce boulot. Elle a dénoncé certaines sociétés de gardiennage qui ne payent pas leurs employés. Au début, ces sociétés lui devaient des arriérés de salaire. Cela n’a pas stoppé sa volonté de s’en sortir. Elle a postulé dans d’autres sociétés et aujourd’hui, elle est payée de manière régulière. Aujourd’hui, elle est rémunérée à hauteur de 42 500 FCFA. « Sur le terrain, il y a des gens qui nous respectent et d’autres non. Comme on a besoin de ce travail on va faire comment ? Si tu veux l’argent, tu dois te faire bête » a-t-elle signifié. Elle a affirmé que même pour avoir une place dans les sociétés de sécurité privée, il faut avoir « des relations ».
Amsétou exerce également ce métier depuis un an. Elle a étudié à l’école coranique dans son enfance. Ses parents résident en Côte d’Ivoire. Elle loge donc avec sa grande sœur au Burkina Faso. Elle explique qu’à son arrivée dans la capitale, elle a peiné à trouver du travail. Elle ne voulait pour aucune raison au monde « croiser les doigts et attendre » a-t-elle dit. C’est ainsi qu’elle s’est penchée vers le métier de surveillance. Ce choix est néanmoins parsemé d’embûches. Ses parents lui ont formellement interdit de travailler dans ce domaine. Elle leur a donc caché sa profession. C’est une minorité de personnes dans l’entourage d’Amsétou qui est au courant de son boulot « On ne respecte pas les vigiles, encore moins nous les femmes. Mes parents ont dit que ce n’est pas un travail de femme. Moi aussi je n’ai pas eu autre chose à faire. Je ne voulais pas m’asseoir à la maison aussi sans rien faire. C’est seulement moi et ma grande sœur qui savons ce que je fais en attendant de trouver mieux ailleurs » a-t-elle confié. Elle est payée à 35 000 FCFA par mois et travaille à temps plein. Aux jeunes filles, Cathia a dit ceci : « j’aime ce travail parce qu’avec cela j’évite de me prostituer. Malgré les préjugés, il n’y a pas de sot métier. Avec l’argent que je gagne, j’arrive à combler certains trous et à me prendre en charge » .
Toutes les 3 ont suggéré aux jeunes filles de se retrousser les manches et de ne pas se laisser abattre par les préjugés. Toutes ces trois amazones ont souligné cependant que le métier de vigile est très prenant au regard des heures de travail qui sont de 6 H à 18 H.
Extrait du site du fasonet.
Thomas Sankara change de cimetière
Le dimanche 15 octobre 2023 marque le 36e anniversaire de l’assassinat du Capitaine Thomas SANKARA et douze autres de ses compagnons, tués le 15 octobre 1987, lors d’un coup d’État. Pour cette année, quatre temps forts ont marqué la commémoration de ce triste anniversaire, notamment la construction d’un Mausolée à son nom.
C’est une cérémonie riche en couleur et en hommage qui a marqué la commémoration du 15 octobre de cette année. Une commémoration pas comme les autres. Puisque pour cette année, elle est jalonnée de quatre temps forts. Les plus emblématiques sont la pose de la première pour la construction d’un Mausolée au nom du feu Capitaine Thomas Sankara, le rebaptême du Boulevard Charles De Gaulle à son nom sans oublier le dépôt de gerbe de fleurs et son élévation au rang de Héros de la Nation.
Selon le Porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouedraogo, le projet de construction des infrastructures du Mémorial Thomas Sankara vise à sauvegarder, préserver et promouvoir l’héritage politique du père de la révolution d’août 1983.
A en croire, le ministre Jean Emmanuel Ouedraogo, il sera construit un ensemble d’infrastructures et d’aménagements paysagers digne du combat et de la dimension du Président SANKARA.
Ainsi, détaille-t-il, « il est attendu de ce projet, une quinzaine d’infrastructures dont le Tour Sankara haute de 87 mètres et le Mausolée en hommage au père de la révolution et ses compagnons d’infortune ».
A cela il faut ajouter, « un téléphérique reliant cet espace de mémoire au parc Bangr-Weogo ainsi que la ceinture verte de la ville de Ouagadougou », précise-t-il.
Le projet intègre une composante à savoir « promotion des idéaux du Père de la révolution d’août 1983 » travers notamment des productions intellectuelles, artistiques et des activités de sensibilisations.
En plus de la construction d’un Mausolée en hommage au feu Thomas Sankara, le Boulevard Charles De Gaulle est rebaptisé « Boulevard Thomas Sankara » par le président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré.
Pour cette occasion, le Capitaine Thomas Sankara est élevé au rang de « Héros de la Nation » par les autorités et désormais chaque année du 15 octobre est devenu « Journée d’hommage au Capitaine Thomas Sankara ».
Repris sur le site MATIN LIBRE Burkina Faso
Monique YAMEOGO
Issa OUBDA
Loraine KABORE
Marie KABORE
Roger BONKOUNGOU
Serge W. KABORE
Évariste YAMEOGO
Épiphanie YAMEOGO
Pourquoi le Burkina Faso est la cible des terroristes ?
Quelques clés pour comprendre comment le terrorisme frappe le Burkina Faso :
Depuis 2015, le Burkina Faso est la cible de violences jihadistes. Les attaques du 4 juin 2021 ont fait des milliers de déplacés et plus de 160 victimes civiles. La majorité des victimes ont été recensées dans un site d’orpaillage qui jouxte le village de Solhan, dans la province de Yagha. De nombreuses habitations ont été incendiées et plus de 7 000 familles ont dû fuir leurs villages sur des routes souvent parsemées de mines artisanales.
Qui a mené ces attaques ? Cette expédition meurtrière n’a pas été revendiquée. Le Groupe de Soutien à l’Islam et aux musulmans (lié à Al Qaïda) a nié toute implication dans ces attaques. Elles ont eu lieu dans une zone particulièrement dangereuse à la frontière avec le Mali et le Niger où sévissent plusieurs groupes armés rivaux liés à Al-Qaïda ou à l’organisation État islamique.
A priori, les groupes rivaux n’ont pas les mêmes méthodes opérationnelles. Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) vise plus particulièrement les représentants de l’autorité tandis que le groupe État Islamique dans le Grand Sahara cible les civils. Ils ont en tout cas une capacité de nuisance commune et sèment la terreur au Burkina Faso. Depuis six ans, les violences jihadistes, qui se sont intensifiées en 2019, ont fait plus de 1 400 morts et plus d’un million de déplacés.
Dans quel but ? Le nord du Burkina Faso, comme une large partie du Mali et l’ouest du Niger, est une vaste région rurale peu habitée. Souvent enclavées, avec peu d’accès à l’éducation et aux services publics de base, les populations, dont de nombreux nomades pastoraux, sont parmi les plus pauvres du monde. Un terreau fertile à l’implantation de groupes radicaux. La zone est également connue pour ses nombreuses mines d’or artisanales qui constituent une source de financement importante pour les groupes armés. Selon une étude de l’Observatoire économique et social du Burkina (OES), citée par RFI, les terroristes ont récolté depuis 2016 plus de 140 millions de dollars dans des attaques contre les mines et l’exploitation artisanale de l’or.
Qui protège les civils ? Comme au Mali ou au Niger voisins, l’armée du Burkina Faso est peu formée et peu équipée. Elle est retranchée dans des camps souvent installés dans la proche périphérie des centres urbains. Totalement dépassée depuis 2015, elle n’arrive pas à faire face. Pour pallier cette faiblesse, Ouagadougou a mis en place fin 2019 des supplétifs civils comme les Volontaires pour la défense de la patrie, mais l’essor de ce groupe paramilitaire a entraîné des représailles contre les civils, premières victimes du conflit sahélien. Le pouvoir actuel promet une réorganisation pour apporter “une réponse appropriée à la situation”, sans toutefois dire comment.
Par ailleurs, des militaires étrangers – français de l’opération Barkhane et tchadiens de la force régionale du G5-Sahel (Mauritanie, Tchad, Burkina, Mali et Niger) – opèrent également dans le nord du Burkina Faso où ont lieu des opérations conjointes. Cette présence a permis de limiter les opérations jihadistes sans pour autant neutraliser les terroristes disséminés dans une région grande comme l’Europe.
D’après un article rédigé par Eléonore Abou Ez de France Télévisions Rédaction Afrique publié le 08/06/2021
Irene Ouedraogo
Au marché
Du coton bio au Burkina Faso
Le Burkina Faso inaugure une usine d’égrenage de coton bio
Le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, a inauguré à Koudougou, jeudi 30 janvier, une usine d’égrenage de coton biologique présentée comme la première en Afrique de l’Ouest.
Érigée dans les locaux de la direction régionale de la Société des fibres et textiles (Sofitex), elle va permettre de transformer 130 tonnes de coton graines en fibres par jour, contribuant à consolider la durabilité de la filière biologique et l’autonomisation des femmes, qui représentent 58 % des employés du secteur.
« Le coton biologique est une production qui est en majorité réalisée par les femmes et les jeunes. Et nous avons constaté qu’il y avait une baisse de la quantité produite, parce qu’après la production, l’usine d’égrenage de coton bio n’existait pas, et cela freinait l’élan de ceux qui intervenaient dans le domaine », a expliqué le ministre du commerce, Harouna Kaboré.
« Le coton joue un rôle majeur dans la plupart des économies en Afrique de l’Ouest, car sa contribution est importante dans la formation de leur produit intérieur brut et il participe fortement à la lutte contre la pauvreté en milieu rural », a indiqué le président Kaboré. Selon lui, « le faible taux de transformation de “l’or blanc” limite drastiquement les perspectives de croissance économique et de création d’emplois pouvant être induites par cette filière ».
« Nous devons rapidement entamer le processus de transformation du coton sur place à travers des industries en phase avec les nouvelles technologies, afin de bénéficier des effets induits sur le reste de nos économies », a-t-il estimé. Pour ce faire, a-t-il précisé, les difficultés qui ont jadis entravé la dynamisation de l’industrie textile en Afrique, notamment l’accès au financement et le coût élevé de l’énergie, doivent être résorbées.
Jadis premier producteur de coton, le Burkina Faso, où la production représente 65 % des revenus des ménages ruraux, a été relégué au deuxième plan par le Mali. Au Burkina Faso, 180 000 producteurs récoltent en moyenne 607 000 tonnes de coton graines par an, selon la Sofitex. Sur cette production, la part de coton biologique ne représente que 2 %, soit moins de 12 000 tonnes.
(Article paru dans jeune Afrique.com)
Mafé
Un incontournable…
Ingrédients :
- 3 oignons
- 2 gousses d’ail
- 2 carottes
- 1 morceau de chou blanc ou de chou chinois
- 1 petite boîte de concentré de tomate
- 1 petite boîte de tomates pelées concassées
- sel, poivre, piment de cayenne
- 3 feuilles laurier, 1 branche de thym
- 1 citron vert
- 2 cubes de bouillon
- 4 cuillères à soupe de beurre d’arachide
- 1 kg de viande de bœuf (ou tout autre viande) coupé en gros dés comme pour le bourguignon
Préparation :
Faire revenir à feu vif la viande de bœuf dans une cocotte avec 2 cuillères à soupe d’huile. Puis retirer les morceaux et les mettre de côté.
Dans la cocotte, faire revenir à feu doux les oignons hachés. Quand ils sont cuits, ajouter l’ail écrasé, les 2 cubes de bouillon émiettés, les tomates concassées, le concentré de tomate dilué avec 3 cuillères à soupe d’eau chaude, le jus de citron vert et les condiments.
Pendant ce temps, découper en fines lamelles les carottes et émincer le chou pour les ajouter dans la cocotte. Poursuivre la cuisson à feu doux 15 minutes et ensuite ajouter la viande pour une cuisson de 30 minutes. Entre temps vous aurez délayé le beurre d’arachide avec un verre d’eau très chaude afin de l’ajouter dans la cocotte. Laisser mijoter. Servez le mafé avec du riz ou une purée de pommes de terre.
C’est encore meilleur réchauffé le lendemain !
Riz au gras
Le titre est peu flatteur, pourtant, c’est un excellent plat !
Ingrédients :
- 700 g de viande (au choix)
- 1 petit chou blanc
- 2 oignons
- 4 tomates
- 3 carottes
- 1 petite boîte de concentré de tomates
- 5 cuillères à soupe d’huile
- 1 gousse d’ail
- 1 citron
- 2 cubes de bouillon
- 5 verres de riz
Préparation : Découper la viande en gros cubes. La faire revenir dans l’huile chaude avec les oignons coupés en rondelles et une gousse d’ail écrasée. Laisser cuire environ 7 minutes puis ajouter les tomates coupées en petits morceaux et le concentré de tomates dilué dans un verre d’eau chaude avec les deux cubes de bouillon émiettés.
Couper les carottes en rondelles, le chou en fines lamelles et les ajouter à la viande avec le jus d’un citron et un litre et demi d’eau. Couvrir et laisser cuire à feu moyen pendant 45 minutes.
Enlever les légumes et la viande et les réserver. Les remplacer par le riz lavé. Laisser cuire 20 minutes à feu doux. Servir le riz et la viande avec les légumes dans un même plat.
Autres possibilités : Si vous avez une épicerie “tropicale” à proximité, vous pourrez ajouter des petites aubergines africaines blanches ou vertes dont le goût n’a rien à voir avec les nôtres ! Un petit piment en fin de cuisson, c’est bien aussi.
Poulet Yassa
Ce n’est pas typique du Burkina, plutôt du Sénégal, mais c’est tellement bon !
Ingrédients :
- 1 poulet découpé en morceaux ou 4 belles cuisses
- 150 g de moutarde
- 3 cuillères à soupe d’huile
- 6 citrons verts ou 4 jaunes
- 1 kg d’oignons
- 2 gousses d’ail
- 1 cube de bouillon
- 4 feuilles de laurier
Préparation :
Enduire les morceaux de poulet avec 100 g de moutarde. Les placer dans un saladier dans lequel vous ajouterez le jus des citrons et 1/2 citron coupé en fines rondelles, quelques oignons émincés et le laurier. Laisser reposer 3 heures au frais, voire une nuit. Les retourner de temps en temps afin qu’ils s’imprègnent bien du jus des citrons.
Placer les morceaux de poulet sur une plaque allant au four et faire griller le poulet pendant une trentaine de minutes sous le grill du four.
Émincer les oignons et l’ail restant, les faire suer à l’huile d’arachide pendant quelques minutes mais sans les faire griller.
Ajouter les morceaux de poulet grillé, le restant de moutarde et mélanger. Mouiller à l’eau froide jusqu’à hauteur du poulet, émietter les cubes de bouillon et laisser mijoter entre 20 et 30 minutes à petit frémissement.
Rectifier l’assaisonnement avant de servir avec du riz blanc ou de l’igname.
Des pesticides causent la mort de plusieurs personnes au Burkina Faso
Par RFI Publié le 11-09-2019
Au moins 18 morts suite à une intoxication alimentaire dans deux régions différentes du pays. Une quinzaine d’autres personnes est toujours en observation dans les centres de santé. Selon les premières enquêtes, ces cas de décès seraient dus à la consommation d’aliments contaminés par des pesticides.
Treize personnes sont décédées le 1er septembre dans la localité de Didyr dans la région du centre-ouest. Le 9 septembre, cinq cas de décès sont signalés sur la quinzaine de personnes concernées à Nayamtenga dans la province du Kouritenga.
Selon la professeure Léonie Claudine Lougué, ministre de la Santé, les premières enquêtes révèlent que tous ces décès sont liés à une intoxication alimentaire due aux pesticides.
« À Didyr, explique-t-elle, les investigations ont été faites sur les prélèvements de produits biologiques comme le sang, les urines. On a trouvé un taux anormalement élevé de pesticides. Dans les aliments consommés également, il y avait un taux anormalement élevé de pesticides. Il y a plusieurs familles de pesticides. »
Les pesticides incriminés sont utilisés dans l’agriculture, ils avaient servi à protéger le mil contre les chenilles. La ministre de la Santé recommande aux familles de se référer désormais au ministère en charge de l’Agriculture en matière d’utilisation des pesticides. Il faut, dit-elle, « suivre scrupuleusement les recommandations du ministère en charge de l’Agriculture en matière de choix et d’utilisation de pesticides ».
Toutes les personnes concernées par ces intoxications ont été évacuées dans le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pouytenga et au centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo à Ouagadougou, pour une meilleure prise en charge, selon la ministre de la Santé.
Burkina Faso: la Croix-Rouge inquiète des attaques contre les centres de santé
Par RFI Publié le 07-09-2019
Selon le Comité international de la Croix-Rouge, plus de 500 000 personnes ont vu leur accès aux soins de santé rompu ou drastiquement diminué durant les six derniers mois à cause des attaques des groupes armés.
Au Burkina Faso, plus d’un demi-million de personnes ne bénéficient plus de soins de santé appropriés, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). En cause : les attaques de groupes armés de ces derniers mois. Le nombre de centres de santé fermés ou en service minimum a été multiplié par douze en huit mois. Environ 125 centres de santé ont subi des attaques. Les régions du Sahel et du Centre-Nord sont les plus touchées, selon le président du CICR, Peter Maurer.
« On estime qu’une soixantaine de centres de santé vont arrêter leur service et qu’une bonne autre soixantaine de services de santé sont en service réduits, estime Peter Maurer, le président du CICR. Pour les populations, pour cette année seule on a compté 26 attaques sur le personnel médical, donc une dynamique particulièrement difficile. »
Plus de 270 000 personnes ont fui les violences abandonnant leur champ et le bétail. Une situation qui amplifie l’insécurité alimentaire et ses conséquences sur la santé, selon le président du Comité international de la Croix-Rouge.
Peter Maurer demande donc une réponse internationale à cette situation d’urgence complexe. « Nous sommes conscients qu’il y avait ces dernières une réponse internationale sécuritaire, mais il n’y avait pas nécessairement une réponse internationale de poids qui mettait au centre la souffrance des populations civiles. Il faut que la communauté internationale se mobiliser pour essayer de mieux faire », exhorte-t-il.
Le défi pour les travailleurs humanitaires au Burkina Faso, selon le CICR, est de pouvoir secourir ces populations vulnérables entre les attaques de groupes armés et les ripostes des forces de défense.
Le dérèglement climatique met le Burkina Faso sous l’eau
(Publié le 29/10/2019 dans Le Point.fr)
Dans la région de Pô, à la frontière du Ghana, l’hivernage, plus intense qu’à l’accoutumée, a noyé des plantations et fait tomber des maisons.
81 % d’humidité. L’application météo annonce des précipitations en continu sur les deux prochains jours dans la région de Pô, au sud-est du Burkina Faso. Depuis le mois de juin, la zone connaît des pluies sans précédent. Alors que la saison humide aurait dû s’arrêter à la mi-septembre, elle continue de plus belle, entraînant des dégâts sur son passage. « Si les pluies continuent, ça va gâter nos cultures », s’inquiète Zacharia Anougabou, agriculteur de Tiébélé. Il a 33 ans, une petite fille de 2 ans, une boutique dans le centre-ville et des champs d’arachide, de maïs et de mil. Avant, il vivait du tourisme. Son cousin, guide touristique à Tiébélé, lui avait appris les rudiments du métier et l’emmenait sur les visites lorsqu’il recevait de grands groupes. C’était la belle époque, il y avait du boulot et de l’argent à la clé. Puis les attentats ont touché le Burkina et le tourisme a radicalement chuté. Alors, le jeune homme s’est reconverti sur le modèle familial : cultures et commerce.
Les routes sont devenues impraticables depuis le début de l’hivernage. Tous se plaignent de la pluie à Tiébélé. Il explique que, si ça continue comme ça, les plantations vont pourrir. Il faut dire que tout est inondé. Entre la boutique de Zacharia et l’auberge de Franck Anougabou, son cousin, il n’y a pas plus de 200 mètres. À pied, c’est devenu impossible à parcourir. De grandes flaques bloquent le passage. Alors, les scooters prennent de l’élan pour passer l’obstacle sans trop de casse et transportent les passagers à pied coincés d’un côté.
Le risque pour les plants d’arachides ? Qu’ils soient noyés. « D’habitude, à cette saison, on prie le ciel pour qu’il y ait deux ou trois averses, histoire de mouiller la terre pour ramasser les arachides plus facilement ! » s’exclame Zacharia. Plantées dans le sol, les arachides sont très difficiles à attraper quand celui-ci est trop sec. Là, elles baignent. Le réchauffement climatique décale tout le calendrier de plantations. « En général, on sème en juin, mais cette année la pluie a commencé trop tard. On a dû attendre juillet », souligne Franck. Dans les maquis de Tiébélé, à l’abri des précipitations, on ne parle que de l’eau, en buvant autre chose. Du dolo, plus précisément, un alcool local fabriqué à partir de sorgho rouge, une céréale très répandue au Burkina. Un genre de bière locale, avec peu de gaz et un arrière-goût vinaigré, très populaire dans le pays.
Le problème de cette humidité record ne réside pas que dans la cueillette, mais dans le séchage des plantations. Le sorgho a justement besoin de sécher, comme le maïs dont on utilise la farine pour le plat national, le thô. Une fois ramassées, les cultures sont disposées sur les toits plats des maisons pour sécher au soleil. Puis stockées dans les greniers à mil, petites maisons circulaires avec un toit en paille. Mais, « avec la pluie, rien ne va sécher. Et les greniers à mil s’effondrent », souligne Franck.
Les maisons de Tiébélé tombent les unes après les autres. À Tiébélé, les maisons traditionnelles sont fabriquées à base d’argile et de bouse de vache. Ça peut paraître fragile, mais cette technique de fabrication ancestrale a toujours bien résisté aux saisons. Sauf depuis quelques années. « Les maisons ont commencé à s’abîmer plus vite, à s’effriter et finalement à tomber », explique Franck, dont tout l’entourage vit dans ce type de cases. Dans sa « grande famille », comme il appelle le groupement de maisons où vivent sa mère et quelques cousins, des greniers éboulés ne sont plus qu’un monticule de terre au sol. Lui-même a construit son auberge sur le modèle traditionnel.
Cette nuit-là, l’auberge est pleine. Plusieurs cousins sont venus de la capitale pour un mariage. Il pleut depuis minuit et les cases prennent l’eau. Une fuite, deux fuites, trois fuites : les chambres sont rapidement inondées. À 4 heures du matin, plus personne ne dort. Alors que les coqs commencent leur concert, on attend patiemment l’aurore pour appeler les femmes à la rescousse. Il faut réparer les toits en espérant que la pluie laisse un peu de répit pour que ça sèche. L’électricité est en panne sur toute la ville… Une chance, finalement, car, au petit matin, toutes les prises ont pris l’eau elles aussi.
L’habitat traditionnel et les cultures sont inondés sous l’intensité de l’hivernage 2019. Franck et sa mère échangent en kasséna, elle a l’air contrariée. Il traduit : « La case des chèvres vient de tomber sur les animaux de ma mère, elles étaient enceintes. » Ils arriveront finalement à extraire les deux bêtes vivantes. « Cette année, huit maisons se sont effondrées chez nous, contre seulement une l’année dernière », raconte un cousin de Franck. Un jeune homme est à l’hôpital de Ouagadougou après s’être retrouvé enseveli par sa maison, deux jours plus tôt. Il a d’abord été transporté au dispensaire de Tiébélé. Faute d’équipements, il a été transféré à l’hôpital de Pô et finalement à la capitale. Il va mieux, mais il continue d’uriner du sang, ce qui inquiète les médecins.
Avec le réchauffement climatique, l’habitat traditionnel est menacé. Les chemins de terre qui relient Pô à Tiébélé, ainsi que tous les villages alentour, ne sont que gadoue. Ici, tout le monde se déplace à vélo ou à scooter. Celui de Franck a rendu l’âme trois fois en deux jours tant il est mis à rude épreuve par la qualité du sol. Sur la route de la mine d’or artisanale, elle aussi envahie par la boue, plusieurs villages affichent des maisons au style très différent de la cour royale de Tiébélé.
Des parpaings, de la tôle, du ciment : où sont passées les cases traditionnelles peintes à la main par les femmes du village ? Franck explique qu’avec les conditions climatiques de plus en plus compliquées au fil des ans l’habitat traditionnel se perd. Les gens préfèrent construire des maisons en dur, qu’ils n’auront pas à reprendre après chaque hivernage. Lui-même s’inquiète de savoir comment financer les travaux de réparation de son auberge pour la saison touristique qui commencera, si tout va bien, en novembre.
À Tiébélé, on parle de réchauffement climatique, on s’inquiète de l’avenir, on craint la prochaine saison des pluies. Mais, surtout, on prie Dieu pour qu’il arrête de pleuvoir. À côté de cela, des montagnes de déchets plastiques envahissent les rues de la ville. Et chacun continue de boire son eau potable dans une poche plastifiée, immédiatement jetée par terre après usage.
Visite à Laongo
Le site de Laongo a été créé en 1989 par les artistes du Comité National des Arts Plastiques du Burkina Faso. La première manifestation a reçu 18 artistes sculpteurs renommés venant du monde entier. Depuis, Tous les 2 ans, le Ministère de la Culture organise un symposium. Chaque artiste sculpteur choisi son sujet en fonction du thème général du symposium et a un mois pour réaliser son œuvre.
Le site est implanté dans une vaste zone constituée de massifs de granite affleurant le sol. Cette curiosité naturelle a évidemment inspiré les concepteurs du projet, lequel disposait ainsi à la fois d’un matériau de choix (granite gris rosé en affleurements discontinus, sous forme de dômes ou de boules) et d’un paysage sauvage incitant à la créativité.
C’est ainsi que le site est devenu aujourd’hui un véritable musée à ciel ouvert où des œuvres de grande qualité, anthropomorphes, zoomorphes, figuratives ou abstraites, mais toujours intégrées à la beauté naturelle du site, s’offrent à l’admiration des visiteurs. Aujourd’hui, une soixantaine d’artistes se sont exprimés sur le granite de Laongo. Il y a de vrais chefs d’œuvres, d’autres sont plus anecdotiques, mais l’ensemble présente une véritable curiosité.
Projet de construction d’une maternité
Voici quelques photos de Zorgho concernant les travaux engagés par une infirmière qui s’est lancée dans un grand chantier après avoir été stagiaire au centre hospitalier, grâce à l’Association Burkina, il y a quelques années.
La maternité est quasiment terminée, il reste donc à construire le dispensaire sans lequel elle n’aura pas l’autorisation administrative de fonctionner… Il lui reste donc à trouver le financement !
Si il y en a parmi vous qui ont gagné au loto, c’est le moment de faire un beau geste à : http://careandlifes.com
Sinon, gardez vos sous pour la prochaine rentrée scolaire en octobre au Burkina…
Quant au conteneur expédié grâce à cette association, nous croisons encore les doigts pour qu’il arrive intact à Ouagadougou car la route entre le port de Lomé au Togo et la capitale du Burkina Faso n’est plus du tout sûre depuis que le terrorisme s’est installé sur de nombreuses frontières du pays. Nous y avons confié un mètre cube de colis à l’intention des filleuls et nous attendons avec impatience son arrivée à destination d’ici peu.
Visages
Bissap
Une délicieuse boisson à base de fleurs séchées !
Le plus difficile pour vous sera de se procurer les fleurs… Si vous en avez la possibilité, faites un tour dans les magasins spécialisés afro dom tom.
Ingrédients
- 4 belles poignées de fleurs de bissap
- 3 litres d’eau
- 250 g de sucre en poudre
- 3 sachets de sucre vanillé
- 1 grand verre de jus d’ananas
- 1 cuillère à soupe de fleur d’oranger (facultatif)
Préparation
Faire bouillir pendant 3/4 d’heure les fleurs dans 3 litres d’eau. Passer le jus au tamis ou dans un filtre à café en plastique. Ajouter le sucre, le sucre vanillé et le verre de jus d’ananas. Ajouter une cuillère à soupe de fleur d’oranger. Bien remuer pour dissoudre le sucre. Mettre au frais pendant 3 heures car cette boisson sera d’autant meilleure qu’elle sera très fraîche.